A l’abri ! Telle devrait être la vocation principale d’un chèche, d’un shemagh ou d’un foulard.
Considérablement utilisés à travers le globe par toutes formes de populations, des plus tribales et organisées aux plus modernes et assistées, ces objets en textile suscitent également un vif intérêt chez les professionnels de la survie, les guides, globe-trotters, secouristes, aventuriers de divers horizons…
Le chèche, d’une longueur considérable atteignant idéalement 220 à 240 cm pour une largeur de 80 cm, est un outil sur mesure pour se protéger des éléments naturels, du soleil, du vent, du sable et de la rigueur des nuits fraiches. Les touaregs l’ont définitivement adopté au gré de leurs pérégrinations caravanières à travers le grand Sahara. Plusieurs ethnies se sont inspirées de cette étoffe pour se protéger et se munir d’un outil pratique et confortable. Car le chèche a également d’autres vocations plus utilitaires. Il peut s’improviser en tant que contenant pour transporter des objets lourds, couverture d’appoint pour protéger et immobiliser un blessé, pansement compressif d’urgence, il peut constituer un oreiller au bivouac, attacher ou maintenir différents éléments ensemble, transporter un enfant, déplacer une personne, filtrer des liquides, etc….
Dès lors qu’il est adopté, difficile de s’en séparer quelque soit le lieu ou le temps. Le chèche se décline en différents coloris, et dans des tons neutres.
Le shemagh, un peu plus identitaire et reconnaissable à son bel aspect oriental et ses superbes « bouclettes » tressées, est également propice aux utilisations de fortunes et d’appoint citées ci-dessus, quoique son envergure plus limitée ne le prédispose pas à certaines tâches. Très confortable en tour de cou, cette étoffe en coton est aussi utilisée sur différents théâtres d’opération par des militaires exigeants et recherchant une protection fiable aux couleurs locales. Unisexe et ingénieux, il procure une protection certaine face aux éléments.

Exigez un vrai shemagh de qualité qui se rendra vite indispensable et qui vous durera toute la vie !
Le foulard est un accessoire plus spécifiques et discret.
Un foulard de type « bandana » peut s’avérer utile en voyage, en mission ou dans la vie de tous les jours. Pratique porté autour du cou, il peut également se dissimuler soigneusement plié dans une poche ou dans un sac E.D.C. (Every Day Carry).
Une subtilité des pilotes de la Royal Air Force durant la seconde guerre mondiale, était de partir en mission avec un foulard en soie supportant une carte géographique précise de la zone de combat…utile pour s’orienter et s’organiser en cas de nécessité, derrière les lignes ennemies.

Ces foulards d’époque aux cartes imprimées sont encore très recherchés par les collectionneurs. Le magasin USMC , en exclusivité, éditait à la demande de professionnels, des cartes sur tissu synthétique de très bonne facture, aux encres indélébiles et à la texture particulièrement résistante (abrasion sur sol et terrains naturels, résistance à la traction…). Légers et agréables à porter en tour de cou ou en tour de tête, ces foulards sèchent rapidement et sont quasiment inusables !
Soulignons également la possibilité pour ces étoffes de se convertir en objets de défense improvisée. Tenus à deux mains pour bloquer, dévier des attaques, pour enserrer ( le fameux coup du Père François*), ou immobiliser un agresseur. Enroulés autour d’un avant bras, ils constituent une première protection face aux armes contondantes voire peu tranchantes.

Utilisés en « fouet » et lestés, ce sont des armes redoutables.
* Le coup du Père François était l’apanage des apaches du vieux Paris du 19ème siècle, qui détroussaient leurs malheureuses victimes après immobilisation voire strangulation, en les saisissant par l’arrière puis en les « chargeant » sur leur dos…)