Sur le principe, j’ai toujours été admiratif des disciplines comme le triathlon (natation, cyclisme, course à pied), le pentathlon (escrime, tir, natation, équitation, cross country), le décathlon (4 courses, 3 sauts, 3 lancers)… car ce sont des disciplines qui mêlent différentes disciplines relativement éloignées, et nécessitent donc un large champ de compétences, et un bon équilibre entre ces compétences (notamment quand celles-ci sont orthogonales).
Les pratiquants de ces disciplines sont plus complets qu’un spécialiste. Et j’ai toujours cette phrase qu’adore Michaël Illouz : « La spécialisation, c’est bon pour les insectes » (citation de Robert Heinlein)
« Un être humain devrait savoir changer une couche-culotte, planifier une invasion, égorger un cochon, manœuvrer un navire, concevoir un bâtiment, écrire un sonnet, faire un bilan comptable, monter un mur, réduire une fracture, soutenir un mourant, prendre des ordres, donner des ordres, coopérer, agir seul, résoudre des équations, analyser un nouveau problème, répandre de l’engrais, programmer un ordinateur, cuisiner un bon repas, se battre efficacement, et mourir bravement. La spécialisation, c’est bon pour les insectes. »
En V.O. : « A human being should be able to change a diaper, plan an invasion, butcher a hog, conn a ship, design a building, write a sonnet, balance accounts, build a wall, set a bone, comfort the dying, take orders, give orders, cooperate, act alone, solve equations, analyze a new problem, pitch manure, program a computer, cook a tasty meal, fight efficiently, die gallantly. Specialization is for insects. »
Robert Heinlein, Time enough for Love
Quand j’étais adolescent et baignait dans le Karaté (ma 1e passion), notre professeur (Pierre Damoiseau) nous poussait à pratiquer largement tous les aspects de la discipline. Lui d’ailleurs s’ouvrait à d’autres styles, de Karaté, mais aussi d’arts martiaux chinois. En compétition, nous participions autant aux championnats kata que kumite. J’admirais plus les quelques champions qui arrivaient à faire des podiums nationaux dans ces deux formes de pratiques si différentes, et ils étaient rares (Bardreau, Fekkak de mémoire, certains me diront en commentaires).
J’ai toujours rêvé d’un décathlon d’arts martiaux. Imaginez une compétition sur plusieurs jours où les compétiteurs doivent combattre dans 10 règles différentes. Par exemple : Judo, Karaté, Taekwondo, Lutte, Boxe anglaise, Sambo, Sanda, Kick ou Muay-thai, JJB, Savate… ou même avec armes de l’escrime, du Kendo, de la canne, du Kali, etc. Il y aurait de sacrées combinaisons à faire.
Le MMA a un peu apporté cette saveur de polyvalence des distances de combat, combiné en une seule discipline, et cela explique son succès mérité.
Il reste toutefois des disciplines à inventer. Si l’on revient sur le triathlon, je n’ai jamais compris pourquoi le cyclisme dans ce trio… natation, course, escalade me semblant tellement plus naturel. Cette idée d’ailleurs de sports « naturels » & de non spécialisation a été défendue il y a 100 ans par Georges Hébert, dont je n’ai pas encore suffisamment creusé les ouvrages.
Ma réflexion aujourd’hui est qu’un triathlon « sécu perso » (ou « martial » au sens large) serait le suivant :
- une discipline de course et franchissement d’obstacles, qui permettrait de travailler la fuite et la condition physique générale
- une discipline de combat, la plus libérale possible
- une discipline avec orthèse, qui permet à un plus faible d’avoir le dessus sur un plus fort
Dans nos sports dits « modernes », ça pourrait donner : WCT / MMA / IPSC
- WCT : le World Chase Tag est une forme de compétition du Parkour / Arts du déplacement, forme de jeu de chat/souris
- MMA : les Mixed Martial Arts reste la forme la plus libérale des formes compétitives de combat (si l’on met de côté le KOTS)
- IPSC : le tir « International Practical Shooting Confederation » ou tir sportif de vitesse
Vous en pensez quoi ? Ce serait quoi votre Triathlon Martial idéal ?