La fête de la musique a donné lieu à plusieurs cas d’agressions à la piqûre. Cela a été le cas à Clermont-Ferrand par exemple, d’après plusieurs agents de sécurité de bars qui toute la soirée recherchaient un individu dont le descriptif morphologique et vestimentaire circulait (oui, les agents de sécurité d’établissements voisins communiquent ^^).
Quand l’on discute avec des anciens, ce sujet des agressions par piqûre n’est pas nouveau. Dans les bals des villages, il y a plusieurs décennies, il y avait déjà des tarés qui piquaient les filles avec des seringues d’hormones (vétérinaire, ce qui était donné aux vaches !), pour rendre les filles plus « aguicheuses », « consentantes ». Et oui, déjà… Mais cela restait peu développé, rare, et peu repris par les médias (par les victimes d’ailleurs aussi peut-être à l’époque).
Puis, il y a eu les agressions au GHB, versé dans les boissons en bars et boîte de nuit :

Et tout dernièrement (mai 2022), les agressions par piqûres sont donc reparties, à Nantes au début puis un peu partout. Et les piqûres ne sont pas forcément à la seringue et avec des produits pour aider le viol (même si parfois, c’est bien le cas et objectif recherché), parfois il s’agit juste de pointes, de « pique-fesses ». Le problème est la psychose que cela créé, c’est une forme de mini-terrorisme. Dans le doute d’un empoisonnement de la pointe ou seringue par une quelconque substance, il est alors nécessaire de réaliser une batterie de tests pénibles, l’attente des résultats est stressante, et cela crée un traumatisme à ressortir en soirée. A croire que la volonté est de « gâcher la fête »…
Streetpress a fait un point récap sur la situation ici :
Pour terminer, quelques conseils pratiques de bon sens :
- L’estoc (piqûre), a fortiori avec une pointe très fine, est compliqué à bloquer mécaniquement, même un gilet pare-balles de classe IIIA ne l’arrête pas, il faut une barrière dure (plaque de kydex, de plexiglass / plastique dur, etc.). Difficile donc, a fortiori en soirée festive, de se protéger le corps contre les piqûres
- La vigilance et le contrôle des « distances de sécurité » est théoriquement la meilleure solution, mais encore une fois, le monde de la nuit, des soirées, des fêtes ne permet pas de toujours rester à distance des inconnus. La proximité fait partie de la fête, donc cette solution ne fonctionne pas vraiment (ou alors autant de ne pas sortir, mais c’est dommage)
- La vigilance collective, via la sensibilisation par les établissements (de plus en plus) et aussi au sein de votre groupe d’amies/amis, peut réduire le risque. Cela signifie que tout le groupe doit accroître sa vigilance des inconnus à proximité immédiate et penser à regarder les mains. Comme dans le sujet des agressions au couteau, « mains cachées, mains armées », et les mains sont, en plus de l’attitude potentiellement bizarre de celui qui fait ça (mais bon, des gens bizarres, il y en a pleins…) la partie du corps à surveiller en priorité
- Si une seringue ou pointe (même s’il semble que certains utilisent des pointes de taille très petites, donc pas toujours simple à voir), il faut immédiatement spotter l’individu en alertant son groupe « il a une seringue ! » ; cela permettra d’avoir un maximum d’yeux témoins pour décrire la personne ensuite aux agents de sécurité
- Si vous sentez une piqûre, faites immédiatement face à l’endroit piqué (ils piquent souvent dans le dos ou le côté) pour essayer de voir l’agresseur, savoir si c’est une seringue ou une pointe, et enregistrer un maximum d’information sur la personne (voir conseils ici) ; c’est aussi le moment de spotter l’individu, sachant dans une telle situation, la victime a souvent le doute de « est-ce que j’ai bien été piqué ? ». Si la zone atteinte est facilement accessible/visible (bras par exemple), vérifier de suite la zone douloureuse peut permettre de confirmer. Et sinon au pire… mieux vaut peut être accuser momentanément un innocent dans le contexte actuel où il y a un véritable besoin de comprendre le phénomène pour pouvoir mieux le stopper
- En cas de piqûre, il faut ensuite évidemment informer immédiatement le responsable de l’établissement, la police (le plus vite possible, cela peut leur permettre de voir les éventuelles vidéos de l’établissement et intervenir dans la soirée), et aller aux urgences pour un protocole d’analyse (ouais, la soirée est foutue). Dans la majorité des cas rapportés, il n’y a pas eu de produit identifié ni de séquelles, mais sur des maladies comme le HIV, une prise en charge immédiate peut stopper l’infection, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas attendre
- Et toujours rester vigilant sur les boissons (capuchon sur le verre, ou bien si le verre a été perdu de vue un instant à proximité d’inconnu(s), ne plus boire dedans)