Alors non, cet article ne vient pas vous donner la Vérité sur la tentative d’assassinat de Donal Trump du 13 juillet 2024, ni commenter les axes de tir, le calibre ou arme utilisée, les réactions des services secrets, etc. Bien assez de monde s’occupe de cela. En revanche, ce sujet d’actualité relance naturellement les réflexions sur les bonnes réactions à avoir quand une fusillade éclate. D’autant qu’en voyant les images, le public sur la tribune derrière Trump a réagi de manière variée… certains se jetant à terre, certains restant figés, certains cherchant à voir d’où venaient les tirs, etc.

Ces réflexions sont récurrentes depuis la « mode » des attentats terroristes, notamment en France depuis le massacre du Bataclan. Aux Etats-Unis, le sujet est plus courant avec leurs problématiques périodiques de tireurs fous isolés. Il y a une différence à noter entre les situations évoquées (tentative d’assassinat de Trump vs. Bataclan), qui ne changent pas beaucoup la conduite à tenir : dans l’attaque de Trump, a priori une seule personne était visée, alors que dans les attaques « terro », tout le monde est potentiellement visé, l’objectif étant alors généralement de tuer le plus grand nombre. D’un autre côté, il y a bien eu un mort dans le public du rally de Trump (erreur de tir, ricochet… l’enquête le dira, mais a priori, cet ancien pompier décédé n’était pas la cible). Il est donc légitime de se poser la question de la meilleure conduite à tenir quand une fusillade éclate, qu’il y ait un risque direct ou indirect.

Les outils/méthodes ont déjà été cités sur ce site ou bien dans Protegor ; révisons en version questions / réponses :

Est-il nécessaire d’être présent dans une manifestation ou un regroupement avec beaucoup de monde ?

La réponse est dans le quizz parano pour ceux qui ont déjà suivi une conférence Protegor : « Ca dépend » (de la force de votre envie de participer vs. votre besoin de sécurité). Il peut être « nécessaire » pour certains d’assister à un événement politique, à une manifestation, à un concert, à une épreuve de J.O., etc. car c’est important, cela a du sens, cela souligne une conviction, une passion ou des valeurs, etc. La sécurité personnelle n’incite pas à éviter les foules, mais à faire des choix en conscience (en conscience de pourquoi on le fait, des risques possibles sans les exagérer) et en assumant ses choix. Donc il faut éviter les foules non souhaitées (ou ne pas hésiter à rebrousser chemin si l’on avait décidé de participer à un événement mais que finalement on ne le sent plus), et si l’on décide d’y participer, le faire en optimisant sa préparation, son positionnement et sa vigilance.

Quelles sont les règles générales quand l’on entend un tir ou une explosion ?

(extrait de Protegor)
Si les coups de feu sont proches
1 • Minimiser immédiatement son exposition, idéalement en se réfugiant derrière un mur solide (identifié au préalable si vous avez ce réflexe), au pire en vous allongeant au sol ou blottissant contre un abri suffisamment consistant.
2 • Identifier la provenance de la menace et éventuellement la direction des tirs. Ces deux étapes sont différentes du cas de tirs lointains, le principe étant ici de réduire les risques d’être touché et de ne pas réagir par un affolement qui conduirait à une grande exposition face au tireur, voire à se rapprocher de lui.
3 • Puis passer aux 3 points suivants.

Si les coups de feu sont lointains
1 • Si possible, courir à l’opposé des coups de feu, vers une issue et fuir. À l’extérieur et à l’abri, appeler les secours.
2 • Si pas d’issue pour s’enfuir, se cacher. Analyser son environnement immédiat. Respirer. Ne pas trahir sa présence ni celle des autres. Idéalement prendre un objet qui pourra servir d’arme en main. Si possible, appeler les secours et attendre leur arrivée.
3 • Si les attaquants vous découvrent dans votre retranchement, en dernier recours prendre l’initiative et combattre avec la plus grande détermination, en donnant « tout ce qu’on a » avec pour objectif de fuir (mais pas tant que l’attaquant sera vaillant et armé).

Ce trio d’action est le classique « Run, Hide, Fight » initié par la municipalité de Houston (Texas) en 2012 auprès de ses administrés.

Faut-il se cacher derrière un mur ?

Se cacher derrière un mur permet de se cacher visuellement du tireur, mais selon l’épaisseur et la fabrication du mur, cela ne permet pas toujours d’être à l’abri (d’un tir ou d’une explosion, selon). Notamment, en termes de balistique, les murs non porteurs (comme tout ce qui est en « placo ») n’arrêteront pas les munitions de la plupart des armes à feu, surtout celles des fusils d’assaut utilisés dans beaucoup de ces attaques (des munitions fines propulsées par beaucoup de poudre : vitesse et pénétration élevée). Quitte à se cacher derrière un mur, autant le faire en réduisant au maximum sa surface d’exposition, donc pas debout, mais allongé au sol, ou recroquevillé et avec son propre corps entre le mur et sa tête.

Comment réagir face à un mouvement foule ?

Un article détaillé a été fait il y a plusieurs années avec Volwest, le contenu n’a pas changé :
https://protegor.net/riot-preparedness-comment-se-preparer-a-une-emeute/

Tentative d'assassinat de Donald Trump en juillet 2024 : aux premiers coups de feu, aucune réaction de protection dans le public à proximité
Tentative d’assassinat de Donald Trump en juillet 2024 : aux premiers coups de feu, aucune réaction de protection dans le public à proximité, qui n’a pas encore compris ce qu’il se passait

COMMENTAIRES RESEAUX SOCIAUX

Pour commenter cet article, vous pouvez soit utiliser le module réseaux sociaux ci-dessous (s'il ne s'affiche pas c'est que votre ordinateur bloque l'affichage de facebook sur les sites tiers), ou bien le module traditionnel du blog situé un peu plus bas.

Un commentaire

  1. La chaîne youtube Fouloscopie présente super bien la modélisation des mouvements de foule (le gars est docteur la dedans). Il analyse l’intelligence collective, mais aussi beaucoup les mouvements de foules d’un point de vue mécanique/ psychologique.

    C’est assez fascinant.

Laisser un commentaire