Depuis une semaine, les parisiens ont commencé à sentir (encore plus) concrètement l’impact des Jeux Olympiques sur la ville. J’habite en plein Paris, à moins de 500m d’une « zone rouge » (alors la « zone rouge » c’est plus cool que la « zone grise » en termes de contrôles de sécurité… ne me posez pas de question sur la logique du choix des couleurs). Et le DOJO 5 que je gère et qui fonctionne toute l’année, 12 mois sur 12, est en zone rouge. Sur les réseaux sociaux ont commencé à pleuvoir les critiques sur les grilles en zone grise, sur les accès QR code qui fonctionnent mal, sur l’impact pour les commerçants et entrepreneurs, etc. Normal, en France nous avons un grand nombre de râleurs, qui ont le réflexe facile pour se plaindre (culturel ; et bon, sur le principe, c’est bien que l’on puisse râler librement) et l’absence de recul ou de réflexion d’ensemble sur les raisons d’une situation (ça c’est plus gênant car principalement nombriliste).
L’atmosphère d’une ville ou d’une situation
L’objet de cet article est d’évoquer une notion que beaucoup « sentent » et qui est peu explicitée : l’atmosphère d’un lieu ou d’une situation. Nous avons tous déjà ressenti, en arrivant dans un endroit, une sensation particulière, une atmosphère, une ambiance plus ou moins « palpable » qu’elle soit positive ou négative. Tout le monde ne le ressent pas, même si je reste persuadé que tout être humain perçoit beaucoup d’informations et n’en lit / ressent qu’une toute petite partie en fonction de sa sensibilité et de l’écoute des signaux faibles (ce qui peut s’entraîner).
A Paris, il y a eu des grands moments où l’atmosphère de toute la ville a vraiment changé, et une majorité l’ont ressenti : la période de Covid évidemment puisque les règles d’évolution dans la cité avait changé (là c’était très « palpable »), mais aussi les périodes suivant les attentats de 2015 par exemple, où la répétition d’attentats, l’existence de terroristes en fuite et la surabondance médiatique sur le sujet cristallisait toute l’attention sur la sécurité. L’ambiance était alors différente, avec tout un flot de sensations, émotions et idées qui ne sont pas présentes habituellement dans cet endroit. Ca peut être de la tristesse, de la peur, un sentiment d’injustice, un sentiment d’insécurité, une envie de vengeance, etc. selon les gens, parfois un mélange de tout ça. Et ça se sent dans la rue, dans les commerces.
A une échelle de temps plus courte, dans une situation ponctuelle, l’atmosphère change quand il survient quelque chose d’inhabituel. Dans Protegor, nous citons l’exemple de la rame de métro : lorsque l’on rentre dans un wagon juste après qu’une agression, un vol ou autre a été commis, on peut ressentir encore qu’il s’est passé quelque chose, alors qu’il n’y a pas forcément d’indice physique. Ca se ressent dans la pâleur des visages des témoins, dans leur regard… si l’agresseur ou la victime est encore dans la rame, souvent une majorité de regards convergent vers la personne.
Que ce soit au niveau d’une situation très locale et pendant quelques minutes/heures, ou bien au niveau d’une ville pendant plusieurs jours/semaines, il est intéressant d’analyser ces sensations et d’un point de vue sécu perso, comment adapter son comportement.
Jamais vu autant de forces de sécurité à Paris
… et jamais autant entendu autant de sirènes hurler, à toutes heures, à Paris non plus, c’est devenu la ville du pin-pon (« deux tons » diront les pros).
L’expérience JO démarre par une expérience sécuritaire. Nous savons tous que les regards du monde sont tournés vers Paris cet été, et donc que les risques en termes de sécurité sont très grands, notamment en raison des nombreux conflits et tensions dans le monde et qui aimeraient attirer plus d’attention, et à cause des abrutis de « fous de dieu » qui au-delà d’un besoin d’écho médiatique pour essayer d’imposer leur vision moyen-âgeuse de la vie, détestent le mode de vie « à la française ».
Conséquence directe : je n’ai jamais vu autant de forces de l’ordre à Paris. Policiers, gendarmes, militaires de l’opération Sentinelle, … et policiers étrangers (Guardia Civil espagnole, British Police britannique, Bundespolizei allemande, etc.) sont présents littéralement à tous les coins de rue des zones rouges et grise, et très présents ailleurs dans Paris. Les convois de cars et voitures de FDO sont aussi hyper fréquents, et les deux-tons retentissent à un rythme jamais entendu en 30 ans à Paris.
Alors que plusieurs attaques au couteau (déliées des JO) ont ponctué l’actualité, créant un premier sentiment de « wow, les JO ça promet, ça a même pas démarré qu’il y a déjà des attaques », j’avoue que personnellement le déferlement des forces et mesures de sécurité appaise le sentiment de risque. Ce n’est pas une situation à pérenniser car personne ne veut de policiers à tous les coins de rue (et eux non plus d’ailleurs) dans la durée, en revanche, ponctuellement pour quelques semaines d’un événement hors du commun, le dispositif en place semble rassurant.
Conseils pour bien vivre les JO
L’atmosphère est donc à nouveau très particulière au coeur de Paris. Les habitudes sont chamboulées. Les touristes commencent à débouler en nombre, et ça s’entend dans les rues et les commerces (même si ça c’est pas nouveau, 1re ville touristique du monde, le profil des touristes change un peu, à première vue plus aisé… il faut pouvoir se payer voyage + logement + places pour les JO). Pour les parisiens, il s’agit de prendre son mal en patience par rapport à certaines habitudes de circulation qui vont changer (même si ça énerve naturellement de changer, il faut se dire que c’est un réflexe primaire qui va à l’encontre d’un esprit qui évolue, se forme, et cherche à devenir meilleur ; c’est donc une belle occasion de s’entraîner à accepter le changement). Et pour les fans de sécu perso qui sortent toujours avec des accessoires de défense divers et variés, je vous conseille de repenser entièrement votre arsenal dans Paris ou près de zones olympiques. Exit tout ce qui est lacrymo, telesco, couteau… tout ce qui est ou peut ressembler à une arme. Déjà pour faciliter le travail des FDO, mais aussi car ces ports d’accessoires de défense sont motivés par le fait qu’en temps normal, les temps d’intervention sont lents et qu’il faut pouvoir faire face à une situation seule… là pour une fois, vue la densité de FDO, le temps d’intervention en cas de problème sera extrêmement rapide.
Pour finir, soutenons et encourageons nos FDO pendant cette période d’intense travail et vigilance qui leur est demandée, et souhaitons à Paris et aux sportifs français d’excellents Jeux Olympiques !
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